Manifestation dans la plus belle ville de France

Des nouvelles du sud : Toulouse manifestait.

Le Mirail, fac de lettres et sciences humaines, est toujours bloquée (et ce depuis 5 semaines)jusqu'à une AG jeudi. Quelques pauvres anti-blocages tractaient à la sortie du métro (deux ou trois), incitant les étudiants à être présents aux AG pour voter le déblocage. Une attitude saine ;-) A l'intérieur, des bloqueurs un peu dans le coltard (il dorment sur place, craignant des intrusions "fascistes" - faut dire qu'ils se sont reçus un cocktail molotov, ce qui justifie peut-être pour une fois cet adjectif un peu trop répandu à mon goût...), programme chargé d'actions, de concerts, de débats... et de méchouis (dégustation de mouton rôti entier, au cas où cette pratique ne serait pas connue de vos contrées glaciales).

A l'Arsenal, la bien-nommée fac de... droit, calme plat. Le blocage avait été violemment défait il y a quelques semaines, après trois jours exceptionnels (ce site n'avait jamais été bloqué, même pas en 68 ). J'avais vu les images sur Fr2, peut-être que vous aussi. La violence n'était pas du côté des bloqueurs... d'après au moins ce que Poujadas (qui est mon voisin ) disait.

Je n'ai pas vu l'autre fac, Rangueil (sciences),trop loin... Elle est encore bloquée.

La manif' est partie d'Arnaud Bernard, le quartier d'où sont originaires les Fabulous-Trobadors-que-personne-ne-connaît-je-sais. Mon coeur de militant me dit que nous étions 5 000, mais le flic qui sommeille en moi (le salaud !) matraque avec insistance qu'on ne dépassait pas les 1 500. Je n'ai pas vu ce qu'en disaient les journaux.
Après deux heures de déambulation dans les jolies rues (et les boulevards ensoleillés) de la ville, un manifestant s'est fait arrêter aux Carmes (au cas où quelqu'un connaisse). Je n'ai pas pu voir ce qui s'est passé. Mais, depuis une action pacifique matraquée sec la semaine dernière, les relations militants-police sont assez tendues dans la ville rose. Plus qu'ailleurs en tout cas. La foule commençait à protester, mais votre serviteur n'est pas resté, il devait choper le dernier train qui le ramenait dans un bled où, si on était dix à manifester, le pouvoir devrait sérieusement s'inquiéter au niveau national... Sur le chemin de la gare, j'ai croisé un paquet de cars de CRS roulant à toute bourre vers le lieu du litige, signe que la soirée doit être chaude sur les bords de la Garonne à l'heure où j'écris ces lignes.

Fouais, à Toulouse, c'est rien que des violents. Vue aux infos la fille qui se faisait tirer par les cheveux et tabasser sur les rails, pendant le blocage d'une gare.

Faut dire, ils ont des excuses, les flics toulousains ! Y'a quelques années, quand un certain N.S. était ministre de l'intérieur, il était venu en personne à Bagatelle, une cité du plus pur type, pour engueuler ces guignols qui organisaient... des matchs de rugby avec les jeunes du quartier ! Ca va pas, non ? discuter, dialoguer... s'amuser ! Il leur avait expliqué texto que leur job, c'est la répression. Ils semblent avoir bien compris le message.
Mais au moins il y fait beau ! "Il me semble que les matraques sont plus supportables au soleil", chantait Aznavour il y a quelque temps (était-ce bien ça ?..)